Monsieur le secrétaire d'État, je remarque que vous maniez l'humour avec célérité. D'ailleurs, vous nous reprochez de demander encore un rapport, mais l'Assemblée nationale n'a pas adopté un seul de nos amendements, y compris lorsque certains rapports présentaient une vraie nécessité afin de traiter des problèmes spécifiques que vous souligniez vous-même. Mais qu'importe : vous êtes la majorité et vous menez le débat parlementaire comme vous l'entendez !
Monsieur le rapporteur spécial, je m'étonne que vous ayez introduit un mot que je n'ai pas prononcé : la « rentabilité ». Si j'ai pu parler de rentabilité, c'est par rapport à la seule dette qui devrait nous importer et que j'ai évoquée dans mon rapport spécial, à savoir la dette écologique. De ce point de vue, le train ne souffre d'aucune concurrence.
En ouvrant la concurrence dans le secteur ferroviaire, nous allons jouer aux apprentis sorciers. Regardez la situation des trains en Angleterre ! C'est pourquoi nous demandons la garantie d'un rapport impartial, différent des rapports que vous citez, sur les conséquences d'une libéralisation idéologique – en effet, les motivations sont surtout idéologiques – menée au nom de l'Union européenne. Cette question aurait nécessité que nous y travaillions tous ensemble. En tout cas, les difficultés que rencontre le fret ferroviaire devraient vous faire réfléchir : si vous êtes satisfaits de l'ouverture à la concurrence de ce secteur, c'est que nous ne concevons pas l'écologie de la même façon.