Je comprends votre réflexion, madame Rabault, mais je ne veux pas assimiler le régime d'isolement et de quarantaine des malades du Covid-19 à celui de l'hospitalisation sous contrainte. Nous avons, du reste, fait en sorte de ne pas assimiler ces deux régimes et n'avons, ainsi, pas prévu de clause permettant un isolement obligatoire ou contraint des personnes qui décideraient de ne respecter la quarantaine. C'est une grande différence.
En outre, alors qu'une personne hospitalisée contre son gré pour des raisons psychiatriques n'est pas en état de se rendre compte des raisons pour lesquelles elle l'est, celle qui a de la fièvre, qui tousse et pour qui le test PCR est positif, sait pourquoi elle le sera.
Je crains que la complexité engendrée par une telle procédure n'ait pour conséquence une augmentation du nombre de décès. Je pense sincèrement qu'en période de crise épidémique, sachant que le placement en quarantaine obéit à une plus grande souplesse que l'hospitalisation en établissement psychiatrique, qu'il n'inclut pas de soins sans consentement et que la personne est consciente de sa maladie, un tel dispositif ne serait pas seulement inutile : il nous ferait prendre du retard. Nous n'en avons pas le temps.