Monsieur le Premier ministre, chacun prépare l'après-Covid selon ses priorités. Les plus souvent citées sont la croissance verte, l'hôpital et la santé, la défense de nos industries ou encore le soutien du pouvoir d'achat. J'y ajoute la lutte contre le chômage, qui s'imposera malheureusement d'elle-même. Le problème, lorsque tout est prioritaire, c'est qu'il n'y a plus de priorités.
Dans ce contexte, je voudrais vous interroger sur la place que vous comptez accorder à notre effort de défense. Votre ministre des armées, Mme Parly, a déclaré hier, devant notre commission de la défense nationale et des forces armées, qu'elle est pour sa part convaincue de son caractère prioritaire, compte tenu de l'intérêt de nos industries comme de la situation internationale. J'aimerais savoir si vous partagez cette conviction et surtout, dans cette hypothèse, si vous en tirerez toutes les conséquences. Vous comprendrez que des considérations générales, n'engageant que ceux qui y croient, ne permettraient pas d'éclairer véritablement la représentation nationale sur cet important sujet. Aussi serait-il utile à chacun que vous répondiez avec netteté aux deux questions suivantes.
La première consiste à vous demander si votre gouvernement, pour mesurer notre effort de défense, continuera à raisonner en valeur absolue, sur la base du montant de crédits inscrit dans la loi de programmation militaire, ou s'il adoptera le standard de l'OTAN – l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord – , soit 2 % du PIB.