Monsieur Cornut-Gentille, vous m'interrogez sur l'effort de défense que la France doit consentir, en posant deux questions précises, importantes sur le plan politique, mais pratiquement de nature technique – la question de savoir s'il faut le mesurer en pourcentage du PIB ou en valeur absolue est passionnante…
Avant de répondre à votre question, j'aimerais dire un mot, qui me semble plus important encore. Le monde qui se dessine pour les mois et les années à venir – vous savez que, s'agissant de la défense, il convient de raisonner en années, parfois en dizaines d'années – est-il plus tranquille, moins risqué, plus pacifié que celui que nous quittons ? Je ne le crois pas. Je le déplore, du reste, tant il serait formidable de pouvoir nous reconstruire, après la crise sanitaire, dans un monde ayant si profondément changé que les ambitions territoriales, les compétitions armées et les risques géopolitiques auraient disparu.