Le Gouvernement semble sous-estimer la menace qui pèse sur notre souveraineté numérique. La France, membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies, puissance nucléaire et sixième puissance économique mondiale, fait face, en effet, à de nombreuses menaces cyber.
Nos administrations sont des cibles particulièrement exposées et faciles à attaquer. Or, pour parer aux menaces de blocage de nos systèmes informatiques, aux tentatives d'hameçonnage et d'espionnage économique, la France ne dispose que d'un arc et de quelques flèches. L'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information, l'ANSSI, est en effet ridiculement sous-dotée par rapport aux agences dont disposent d'autres puissances mondiales. À titre d'exemple, les États-Unis et la Chine ont mis en place de réelles administrations, dotées d'importants moyens humains, financiers et technologiques, pour assurer une capacité cyberdéfensive et offensive.
Notre pays ne peut rester passif plus longtemps. Le Gouvernement doit prendre la mesure des incidents informatiques – plus de 1 000 par an – qui touchent les autorités françaises. Le rapport que nous préconisons permettra d'apprécier les carences budgétaires et les crédits qu'il convient d'allouer à l'ANSSI pour une réelle mise à niveau, digne de notre rang de puissance.