Intervention de Cécile Rilhac

Séance en hémicycle du vendredi 10 novembre 2017 à 9h30
Projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2018 à 2022 - projet de loi de finances pour 2018 — Recherche et enseignement supérieur

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCécile Rilhac :

Monsieur le président, madame la ministre, mesdames et messieurs les rapporteurs, mes chers collègues, le budget que vous proposez pour l'enseignement supérieur et la recherche répond à une véritable attente et à des objectifs affirmés : la réussite de chaque étudiant dans le supérieur, le développement de l'autonomie des universités et le soutien à la vie étudiante.

Ce budget intervient au moment où la situation de l'université devient de plus en plus difficile.

Notre système d'enseignement supérieur et de recherche est confronté à un double défi : celui de l'excellence en matière de formation, d'insertion professionnelle et de mobilité sociale et celui de l'excellence en matière de recherche fondamentale et d'innovation. Nous devons donner aux acteurs de terrain les moyens de relever ces défis. Et ce budget en est le gage.

Avec près de 27,4 milliards d'euros, les crédits de la mission « Recherche et enseignement supérieur » pour l'année 2018 sont en hausse de 700 millions d'euros. Il s'agit là de l'une des plus importantes missions du budget de l'État.

Certains diront toujours que ces efforts ne combleront pas tous les besoins, mais comme l'ont souligné mes collègues rapporteurs, ce budget est sincère. Il met ainsi un terme à certaines dérives systématiques comme, par exemple, la sous-évaluation des effets du glissement vieillesse-technicité – le fameux GVT – sur la masse salariale.

Nos collègues Pierre Henriet et Danièle Hérin mettent en lumière dans leur rapport pour avis la baisse du budget de la recherche de 0,3 point entre la loi de finances initiale de 2012 et celle de 2017. Malgré cette diminution, la France a réussi à se maintenir parmi les premières nations mondiales. Cependant, sa position est de plus en plus fragile. En 2015, la France n'occupe plus que le septième rang mondial en nombre de publications dans les revues scientifiques et a déjà été dépassée dans ce domaine par deux économies émergentes, la Chine et l'Inde.

Avec plus de 500 millions d'euros supplémentaires, ce budget permet de renforcer les moyens en faveur de la recherche. Je le rappelle ici, le financement de la recherche a un effet majeur sur l'économie de l'emploi et demeure une source de la compétitivité française. Ce choix se traduit par une augmentation des crédits alloués aux organismes de recherche, par une contribution aux organisations internationales et par un soutien à l'innovation. J'y vois, pour ma part, un plaidoyer pour l'avenir et pour le rayonnement scientifique de la France dans le monde. L'augmentation des crédits, qui constitue une véritable prise de risque, témoigne d'une politique volontariste de la part du Gouvernement, tournée vers la jeunesse et l'avenir.

S'agissant de l'enseignement supérieur, le Gouvernement le dote de près de 200 millions d'euros de crédits supplémentaires. C'est un marqueur fort du soutien à notre système universitaire. Vous me pardonnerez certaines redites mais lorsque les décisions sont positives, elles méritent d'être répétées.

Ces derniers mois ont mis en évidence toutes les limites de notre procédure d'accès à l'enseignement supérieur, qu'incarne désormais, dans l'esprit de tous, la plateforme APB.

Je voudrais revenir sur le Plan Étudiants, présenté il y a quelques jours. Il s'agit d'un plan global ambitieux, qui se donne les moyens du défi qu'il entend relever : accompagner et favoriser la réussite de chaque étudiant. Caractérisé par le tirage au sort, un taux d'échec en licence extrêmement élevé, une précarité des étudiants accrue, le système, à bout de souffle, valait bien un tel plan. La réforme permettra de rendre les affectations des bacheliers plus justes et plus efficaces. Elle était d'autant plus nécessaire dans le contexte de tension démographique et de saturation des capacités d'absorption du système que nous connaissons.

Le plan s'inscrit dans une logique d'amélioration de la vie étudiante en donnant la priorité à deux domaines : le logement et la santé des étudiants.

Avant de conclure, madame la ministre, je salue votre vision pour l'enseignement supérieur, qui ambitionne de permettre à chacun, quelle que soit son origine sociale, d'exprimer ses talents, et de redonner à la jeunesse la confiance nécessaire dans le système. Je veux saluer également l'important travail de concertation mené conjointement par vos équipes et celles du ministère de l' éducation nationale, afin de rendre la passerelle entre secondaire et supérieur plus efficace.

En tant que chef d'établissement, je connais l'importance de l'orientation pour les élèves mais aussi pour les parents. En tant que députés, il est de notre devoir de nous assurer que nos universités continuent de jouer leur rôle d'ascenseur social, auquel nous sommes tous sur ces bancs, je pense, attachés. La finalité des cycles universitaires doit rester l'emploi. Il en va de la réussite de nos étudiants, de l'insertion professionnelle de nos jeunes diplômés, de la qualité de notre recherche, de la compétitivité de notre pays, et de notre place dans le monde.

Le groupe La République en marche votera avec conviction et enthousiasme en faveur du budget de la recherche et de l'enseignement supérieur pour l'année 2018.

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