« Nous avons un message simple pour tous les pays : testez, testez, testez. » Depuis l'intervention du directeur général de l'OMS – Organisation mondiale de la santé – le 16 mars dernier, la consigne est claire face au covid-19 : il faut tester.
Pourtant, les retards s'accumulent depuis le début de la crise, tant et si bien que la politique en matière de dépistage paraît très floue. Les pénuries de réactifs et d'écouvillons, dès les premières semaines, vous ont obligés à réserver les tests aux cas graves, aux soignants, puis enfin aux résidents des EHPAD.
Le 28 avril dernier, le Premier ministre a finalement annoncé que nous disposerions de 700 000 tests virologiques par semaine à partir du 11 mai et que nous serions en mesure de tester toutes les personnes présentant des symptômes, ainsi que les cas contacts.
Pourtant, les chiffres montrent que la France n'a jamais dépassé les 150 000 tests par semaine. Madame la secrétaire d'État auprès du ministre des solidarités et de la santé, avons-nous les capacités suffisantes pour répondre à l'objectif annoncé de 700 000 tests hebdomadaires ? Notre maillage territorial et notre organisation sont-ils suffisamment adaptés ? À ce propos, je tiens à saluer l'organisation qui s'est mise en place dans les Hautes-Pyrénées et dans toute l'Occitanie, avec la mobilisation des professionnels libéraux pour monter les centres covid-19.
Mais qu'en est-il à l'échelle nationale ? La mobilisation des laboratoires autres que les seules structures hospitalières a été très progressive, pour ne pas dire tardive. Pourquoi ne pas solliciter davantage les laboratoires de recherche, qui peuvent être réquisitionnés depuis le 5 avril 2020 ?
Enfin, la politique de dépistage ne repose pas que sur les tests virologiques, mais également sur les tests sérologiques. Les connaissances sur les anticorps commencent à se préciser. Pourtant, le protocole national de déconfinement a écarté l'usage des tests sérologiques ; sont-ils définitivement abandonnés par les pouvoirs publics ?