La crise épidémique ne serait pas devenue la crise sanitaire qu'elle est si, depuis deux ans, le Gouvernement avait tenu compte de la mobilisation des soignants. Ceux-ci n'auraient pas abordé la crise en nombre insuffisant, en manque d'équipements et de lits, et mal rémunérés de surcroît. Ce sont eux qui ont payé le plus lourd tribut : plus de 40 000 d'entre eux ont été contaminés.
C'est la conséquence de quinze ans de politiques pendant lesquels on a parlé de modernité, de réorganisation, de rentabilisation, de mutualisation – bref, tous les prétextes étaient bons pour réduire les moyens alloués à l'hôpital public.
Ma question – en espérant que nous n'ayons pas à affronter une deuxième vague en juillet – vaut pour de futures crises sanitaires : pensez-vous réellement, madame la secrétaire d'État, qu'une prime différenciée de 1 500 euros constitue une réponse satisfaisante ? Que dites-vous du fait que les soignants ne perçoivent pas la même prime selon leur région, leur métier ou le fait qu'ils exercent ou non en EHPAD ?
Hier, M. Véran a expliqué qu'ils devaient être mieux payés : oui ! Mais jugez-vous normal que cette augmentation soit conditionnée à la flexibilité, à la remise en cause du cadre légal de travail, à la montée en compétences – comme si les compétences avaient été mises en question pendant cette crise ! Ne pourrions-nous pas décider une fois pour toutes que tous les soignants méritent d'être mieux payés, point barre et sans condition ?
Enfin, oui à des lits, des moyens et des recrutements supplémentaires mais encore une fois, non à des choix qui auraient pour effet de réduire telle dépense publique pour prétendument permettre à l'hôpital de mieux vivre. Ce n'est pas la réponse qu'attendent les Français. Quel est votre avis ?