La loi du 5 mars 2007 relative à la préparation du système de santé à des menaces sanitaires de grande ampleur a créé l'EPRUS, dont la mission était de gérer les moyens de lutte contre les menaces sanitaires graves, que ceux-ci soient humains avec la réserve sanitaire, comme vous l'avez rappelé, ou matériels avec les produits et les services.
En 2016, Santé publique France a été créée par fusion de l'Institut de veille sanitaire – InVS – , de l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé – INPES– et de l'EPRUS. Cette réunion n'a pas modifié les missions de préparation des réponses aux menaces, alertes et crises sanitaires. Santé publique France a pour mission, comme l'avait l'EPRUS, d'acquérir, de fabriquer, d'importer et de distribuer des produits et services nécessaires à la protection de la population face aux menaces sanitaires graves. À cette fin, il lui appartient de gérer des stocks de produits de traitement acquis ou confiés par l'État.
Au regard de la crise que nous venons de traverser, qui pourrait dire que l'organisation actuelle ne mérite pas d'être réinterrogée pour mieux se préparer aux futures crises ? Mais je ne voudrais pas que l'on fasse croire aux Français que centraliser la logistique à grande échelle est simple. Comme on l'a vu à l'occasion de l'ouragan Irma ou de grandes catastrophes, projeter des ressources et des moyens est particulièrement complexe. Il nous faut sans nul doute revoir cette organisation. Les retours d'expérience devront nous aider à répondre à votre question totalement légitime, qui ne doit pas se résumer à refaire ce que nous avons déjà fait, mais impose de revoir l'ensemble de notre stratégie de réponse de manière plus globale. Nous vous invitons à formuler des propositions à l'occasion des travaux parlementaires qui ne manqueront pas d'être lancés sur le sujet.