Merci de cette question, qui me permettra de compléter les réponses apportées à M. Bruneel. Pour nous équiper de moyens de protection à l'avenir, nous allons d'abord, vous l'avez compris, augmenter et stabiliser notre production de masques textiles à filtration garantie et de masques sanitaires à usage unique. Nous avons notamment lancé, il y a deux semaines, un appel à manifestation d'intérêt pour la matière première des masques FFP2 : c'est là aujourd'hui que se situe le goulot d'étranglement, plus que dans l'accès aux machines ou dans la technique, qui n'est pas très compliquée, ce qui permettra à de nouvelles entreprises d'entrer sur le marché. Cet appel à manifestation d'intérêt nous amènera à subventionner l'installation de nouveaux sites de production de ce fameux meltblown avec une technique, l'electrospinning, assez peu répandue en France puisque nous n'avons qu'un seul fournisseur, dont les capacités sont pour le moment réduites, même si nous accompagnons sa croissance.
Par ailleurs, nous avons quatre nouveaux entrants sur le marché des masques chirurgicaux FFP2, ce qui nous a permis de passer de 3,5 millions de masques produits par semaine à 20 millions à la fin du mois de mai ; nous avons l'ambition d'atteindre 50 millions de masques par semaine dans le courant du mois d'octobre, avec l'entrée sur le marché de nouveaux industriels. Nous sécurisons des commandes par l'intermédiaire de Santé publique France – j'annoncerai avec le ministre des solidarités et de la santé, dans quelques heures, la conclusion de quatre nouveaux contrats. La commande publique joue son rôle, notamment grâce à l'UGAP – Union des groupements d'achats publics – , comme nos partenaires privés.
Nous poursuivons la recherche sur les masques lavables, afin d'arriver à des gradients équivalents à ceux des masques FFP2 ou du masque chirurgical. Nous n'en sommes pas loin. L'avantage de ces masques lavables, c'est que la filière textile est moins concentrée sur un seul pays, mais aussi que les prix sont plus compétitifs. Cela répond à l'une de vos questions.
À moyen terme, nous travaillons à une gestion dynamique de nos stocks ; outre la constitution d'un stock stratégique, nous devons pouvoir ouvrir de nouvelles capacités de production dans notre pays. Mes homologues européens adoptent une approche semblable : nous allons travailler main dans la main pour assurer une résilience européenne.