Le chef de l'État a annoncé un plan ambitieux en quatre volets pour répondre à la crise du système de santé en France. Mais, avant la pandémie, des médecins et des professionnels de la santé avaient déjà tiré la sonnette d'alarme. Des avancées notables ont d'ailleurs été inscrites dans la loi relative à l'organisation et la transformation du système de santé, votée il y a un an ; 1,5 milliard d'euros d'investissement pour les urgences ont été décidés en novembre 2019. Il faudra maintenant aller plus loin et plus vite, comme cela a été annoncé.
Il y a un sujet sur lequel tout le monde s'accorde : la lourdeur administrative, que la crise a particulièrement mise en évidence. L'idée communément admise est que le temps médical, le temps de la recherche, de l'évaluation, des besoins du patient, doit à présent primer sur le temps administratif. Le Président de la République a lui-même félicité le personnel soignant pour s'être affranchi des contraintes administratives qui pesaient sur lui. Mais toutes les barrières n'ont pas pu être levées et nombreuses sont celles qui ont entravé une gestion optimale.
Depuis Mulhouse, sévèrement touchée, nous étions bien placés pour l'observer : il y eut, bien sûr, les stocks de masques stratégiques que nous n'avons pas su identifier ; il y eut ces malades transférés depuis Mulhouse ou Strasbourg jusqu'à Angers ou même Bordeaux, alors que nos amis suisses avaient proposé des lits à quelques kilomètres de la frontière ; enfin, il y eut la lourdeur des formalités, là où il aurait fallu plus de fluidité.
Loin de nous lamenter, nous souhaitons contribuer fortement à l'après. Pour cela, il nous faut tirer tous les enseignements de la gestion de la pandémie pour en sortir collectivement renforcés.
Madame la secrétaire d'État, quelles sont les contraintes administratives que vous avez déjà identifiées et que vous souhaitez supprimer dans le futur plan que nous aurons à bâtir ? Quelles leçons tirez-vous de la crise en ce qui concerne notre organisation, fondée notamment sur les agences régionales de santé ?