Intervention de Agnès Pannier-Runacher

Séance en hémicycle du lundi 18 mai 2020 à 16h00
Questions sur le thème : quelles réponses pendant et après la crise du covid-19 pour améliorer la sécurité sanitaire

Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d'état auprès du ministre de l'économie et des finances :

Je vous remercie de présenter de manière posée la situation en soulignant les incertitudes, le manque d'informations et le caractère inédit de la crise que nous connaissons. Votre question, qui en recouvre plusieurs, est légitime.

Comment comptons-nous nous prémunir contre d'éventuelles pénuries d'équipements de protection, de médicaments ou de dispositifs médicaux ?

Je l'ai longuement expliqué s'agissant des masques : nous réimplantons de la production de nouveaux produits – les masques textiles filtrants, dont les propriétés permettent, pour certains modèles, d'approcher 99 % de filtration des particules de trois microns, et qui sont donc de très grande qualité. Nous avons également réimplanté et augmenté la production de masques chirurgicaux et FFP2, en remontant la filière, c'est-à-dire en travaillant aussi sur l'accès à la matière première qui est aujourd'hui le goulot d'étranglement.

En ce qui concerne les médicaments, nous avons engagé la démarche depuis 2018, forts d'un constat : l'industrie pharmaceutique a divisé par deux sa production en France entre 2008 et 2017. À partir de cette situation que nous avons trouvée, nous avons développé une politique de réindustrialisation qui suppose, d'une part, un écosystème attractif en matière de rapidité d'accès au marché et de réalisation des essais clinique, et, d'autre part, une approche industrielle du prix des produits de santé afin qu'un groupe pharmaceutique s'installant en France puisse valablement équilibrer le coût de la recherche et produire pour la France et le marché européen. Dans ce domaine, nous devons encore progresser.

S'agissant des vaccins, le ministre des solidarités et de la santé et moi-même avons justement tenu une visioconférence ce matin pour faire le point avec nos homologues européens. Notre action doit être européenne. Nous devons sélectionner les meilleurs vaccins – rôle qui reviendra aux secteurs de la santé et de la recherche – et identifier les coûts qui peuvent être mutualisés. Par exemple, le remplissage des bouteilles peut faire l'objet d'une mutualisation pour plusieurs vaccins. En revanche, certains principes actifs seront propres à tel ou tel vaccin, et nous allons devoir financer le développement de vaccins sans savoir si ceux-ci seront effectifs ; il faudra prendre ce risque pour protéger les Français et les Européens.

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