De manière très claire, la crise sanitaire que nous subissons a été amplifiée par un manque total d'anticipation de la part des pouvoirs publics. Si la responsabilité de votre gouvernement est importante – elle sera mesurée dans les prochains mois – , celle de vos prédécesseurs l'est également. La politique sanitaire choisie par les gouvernements successifs, reposant sur le modèle du flux tendu, de la rentabilité et de la délocalisation, s'est fracassée sur le mur de la réalité.
Notre personnel de santé est très qualifié, le hic est qu'il ne dispose pas des outils techniques pour exercer correctement son savoir-faire. Or, la santé est un domaine technique, spécialisé et régalien.
Il est technique, car il exige énormément de recherches et de développement ; spécialisé car il faut comprendre les évolutions et les innovations, les évaluer, conduire des programmes, gérer des budgets, surveiller les marchés étrangers et – bien sûr – protéger notre savoir-faire. Enfin, l'actualité Sanofi l'a illustré, il est régalien, car la santé constitue plus que jamais un secteur clé de la compétition entre les nations. De surcroît, il fait partie de notre modèle social, largement financé par l'argent public. La question de la place de l'État se pose donc.
L'armement se trouve être un secteur comparable, qui fonctionne plutôt bien, grâce à des lois de programmation, lesquelles donnent de la visibilité aux industriels, et à un corps d'ingénieurs, qui sert d'interface entre les industriels et les utilisateurs et applique la stratégie de l'État.
Pour améliorer notre sécurité sanitaire, nous proposons donc de créer un corps d'ingénieurs de santé, et une direction conçue sur le modèle de ce qui existe dans l'armement – ces mesures seront détaillées dans notre plan de sortie de crise. Elles éviteraient pas mal de gaspillage, de « stop-and-go » dans les investissements, comme la santé en connaît depuis longtemps ; elles fourniraient à l'État des acteurs capables de décliner une stratégie de recherche et de développement industriel et d'export. L'État retrouverait son rôle de stratège, tout en favorisant le développement d'un tissu industriel innovant, compétitif et exportateur, ainsi que son rôle de garant de la sécurité sanitaire de la nation. Envisagez-vous, madame la secrétaire d'État, de réorganiser les services de l'État dans ce sens ?
Le 09/08/2020 à 17:08, Anonyme a dit :
je suis totalement d'accord avec Madame Le Pen, je pense de surcroit que la création d'un corps d'ingénieurs de santé ainsi qu'une direction conçue sur le même modèle que celui qui existe dans l'armement favorise davantage la question de la problématique de la santé publique. bien évidemment j'attends de lire avec attention le livre de sortie de la crise du RN. mais c'est du non sens! ça manque avec le gouvernement depuis le début de la crise!
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