Intervention de Alain Bruneel

Séance en hémicycle du lundi 18 mai 2020 à 16h00
Questions sur les mesures sociales urgentes à prendre face au covid-19

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAlain Bruneel :

Actuellement, les salariés du secteur privé mis au chômage partiel par leur entreprise bénéficient d'une garantie de 84 % de leur salaire net, voire de 100 % au niveau du SMIC, que l'État et l'assurance chômage remboursent intégralement aux employeurs dans la limite de 4,5 SMIC.

De nombreux salariés ont perdu des revenus avec le chômage partiel ; d'autres sont confrontés à la précarité de petits boulots qui n'ouvrent aucun droit.

Avec le déconfinement et la reprise des activités, la ministre du travail, Muriel Pénicaud, a déclaré que le dispositif serait progressivement réduit et que l'État n'avait pas vocation à continuer de payer l'intégralité des salaires du secteur privé. Le Gouvernement prend donc l'orientation d'une baisse du pourcentage d'indemnisation du chômage partiel, dès le 1er juin, alors que l'épidémie est loin d'avoir dit son dernier mot.

L'activité du pays redémarre. Les masques ne sont pas à la disposition de tous les salariés ; pire, ils ne sont toujours pas gratuits. Mais, pour vous, il faut absolument redémarrer.

Avant que vous ne preniez définitivement votre décision, je souhaite vous alerter sur la situation de tous ces jeunes qui comptaient sur leur job d'été, dans les colonies de vacances ou ailleurs, pour financer leurs études ou leur permis de conduire. Je pense également aux professions paramédicales qui ne pourront toujours pas exercer leur activité dans des conditions normales, mais qui n'obtiendront pas de compensation financière. Je suis également sensible au sort des salariés qui reprennent leur activité la boule au ventre, en sachant pertinemment qu'ils ne seront pas protégés de manière optimale.

Cette nouvelle mesure, si vous restez sur votre position, diminuera un peu plus le pouvoir d'achat déjà amoindri de plusieurs millions de salariés, tandis que d'autres, malheureusement licenciés, iront s'inscrire à Pôle emploi. L'économie redémarre, mais ce redémarrage ne doit pas se faire à n'importe quel prix. C'est une question primordiale pour sécuriser le pouvoir d'achat et prévoir l'avenir.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.