La crise sanitaire que nous traversons a un impact social indéniable, et cette crise exceptionnelle appelle des réponses exceptionnelles. Je veux m'arrêter sur deux sujets particulièrement prégnants dans mon département, la Seine-Saint-Denis, à savoir les difficultés dans le paiement des loyers et l'approvisionnement alimentaire.
On ne peut que s'en réjouir, le Gouvernement a répondu présent, et vite, d'abord en décalant la fin de la trêve hivernale au 31 mai puis au 10 juillet, puis en annonçant, par la voix des ministres Julien Denormandie et Christelle Dubos, une aide exceptionnelle destinée aux foyers les plus modestes, qui a été versée le 15 mai à 4 millions de foyers.
En Seine-Saint-Denis, cela représente plus de 36 millions d'euros et un peu plus de 150 000 foyers bénéficiaires. Cette aide a été une bouffée d'oxygène pour des familles qui vivent dans une détresse silencieuse depuis le confinement, des familles déjà en difficulté avant la crise et pour lesquelles la fermeture des cantines scolaire a constitué un deuxième choc financier dans un département au taux de chômage bien supérieur à la moyenne nationale et très touché par la précarité au travail.
Nous avons tous en tête les images des longues files d'attente lors des distributions alimentaires organisées par des associations que je veux remercier ici. Élu local de Clichy-sous-Bois, j'y ai vu des familles inconnues du centre communal d'action sociale, ce que rappelait récemment le maire de la ville, Olivier Klein.
Un troisième volet d'aide a concerné les jeunes précaires, étudiants ou non, et la distribution de chèques de services.
Madame et monsieur les ministres, la crise a aggravé la précarité que subissent de trop nombreux de nos concitoyens. Elle creuse la fracture sociale dans les quartiers et ne peut s'amortir que dans la durée. Prolongation de la trêve hivernale au-delà de l'été, leviers des APL ou du FSL – fonds de solidarité logement – , moratoire sur les loyers, poursuite de l'aide alimentaire par la création d'un service public dédié, coup de pouce à l'allocation de rentrée scolaire… Je souhaite savoir quels leviers sont envisagés par le Gouvernement afin de poursuivre l'accompagnement des plus modestes dans les prochains mois et réduire des inégalités qui ne cessent de se creuser, depuis des décennies, dans les quartiers populaires.