Intervention de Sylvie Charrière

Séance en hémicycle du lundi 18 mai 2020 à 16h00
Questions sur les mesures sociales urgentes à prendre face au covid-19

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSylvie Charrière :

Depuis trois ans, le Gouvernement mène une politique volontariste et engagée en faisant de l'insertion sociale et professionnelle de la jeunesse une priorité. Je pense ici à de nombreuses avancées historiques : la formation obligatoire des jeunes âgés de 16 à 18 ans, qui vise à éviter les ruptures de parcours ; la loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel, qui donne ses lettres de noblesse à l'apprentissage ; la réforme des lycées professionnels, afin d'en faire une voie d'excellence ; ou encore le service national universel, pour socialiser et insérer les jeunes, mais aussi repérer les plus en difficulté d'entre eux.

Ces réformes, ainsi que de nombreux autres chantiers encore en cours, sont destinées à venir en aide à la jeunesse, première victime du chômage de masse et de la précarité dans notre pays. Mais cette dynamique pourrait être perturbée par la crise sanitaire que nous traversons.

Tout d'abord, la fermeture des établissements scolaires, malgré l'instauration de la continuité pédagogique, pourrait susciter chez certains jeunes fragiles un rejet de l'école encore plus important et aboutir à l'augmentation du nombre de décrocheurs scolaires. Nous devons tout faire pour privilégier leur retour à l'école ; ils doivent être notre priorité. La formation obligatoire est un moyen supplémentaire de ne pas lâcher les jeunes en difficulté ; nous devons nous en saisir.

Ensuite, les difficultés économiques à prévoir laissent craindre la diminution du nombre de propositions d'apprentissage, d'alternance, de stage et même de mécénat. Cela pourrait nuire à l'accompagnement nécessaire des jeunes dans leur formation professionnelle. L'implication des entreprises sera décisive pour tendre la main aux jeunes éloignés de l'emploi : nous devons les inciter, les accompagner et les valoriser lorsqu'elles font de l'insertion de la jeunesse une priorité.

Cette précarité professionnelle s'accompagnera inévitablement d'une précarité sociale plus importante. Des réflexions sont en cours autour du revenu universel d'activité et les jeunes devront y prendre leur place. Je salue par ailleurs l'attribution d'une aide exceptionnelle aux jeunes vulnérables. Madame la secrétaire d'État, de quelles mesures d'urgence et de relance à la hauteur des enjeux de demain comptez-vous faire bénéficier notre jeunesse ?

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