Le Gouvernement a annoncé le versement d'une prime exceptionnelle aux soignants, qui ont joué et jouent encore un rôle irremplaçable durant cette crise sanitaire inédite. Cette prime est bien évidemment indispensable et tout à fait méritée, mais il ne faudrait pas qu'elle suscite un sentiment d'injustice évident – et bien souvent justifié – chez les personnels invisibles, si importants également, dont j'ai bien souvent relayé les attentes.
Vous avez d'abord évoqué les soignants hospitaliers, mais il ne faudrait pas oublier ceux qui les aident, comme les ambulanciers, ni ceux qui souhaitent être considérés comme des personnels soignants, comme les manipulateurs radio.
Vous avez ensuite évoqué les professionnels des EHPAD, qui méritent évidemment une telle prime, mais il ne faut pas oublier ceux qui ont accompagné à domicile, tout au long de cette crise, nos aînés et les personnes fragiles, isolées et vulnérables. Ces professionnels de l'accompagnement à domicile ont dû affronter la crise en subissant un risque important de contamination, malgré les difficultés d'approvisionnement en équipements de protection individuelle et l'absence de dépistage ; ils ont dû affronter le quotidien malgré la peur, les contraintes nouvelles et les informations divergentes. Vous promettez des discussions avec les départements, mais ces personnels attendent mieux que cela. Ils demandent que l'État assume, qu'il annonce un calendrier et des perspectives claires.
Madame la secrétaire d'État, quels sont les modalités de calcul et le mode de financement de la prime ? Pourra-t-elle se traduire sur les salaires de mai ?
Sans tous ces professionnels, que seraient devenues les personnes âgées, très affectées par ce virus, qu'on ne pouvait plus accueillir en soins intensifs, coupées de leur famille et condamnées à l'isolement, avec les lourdes conséquences que cela entraîne ?
Il y a un autre pan de notre système de santé qu'il ne faut pas oublier. Je tiens à évoquer les personnels des cliniques privées, qui ont aussi aidé à gérer cette crise, et des laboratoires privés, qui sont sur le front en ce moment pour le dépistage. Monsieur le ministre, madame la secrétaire d'État, quels engagements prenez-vous pour ne pas les oublier ? Votre tâche est encore lourde car, au-delà de cette prime, les mêmes personnels, du public comme du privé, en établissement comme à domicile, attendent des revalorisations salariales.