La crise que nous traversons a fragilisé beaucoup de familles et de personnes seules, les faisant basculer dans la précarité. Ces personnes, qui s'en sortaient difficilement avant la crise, ont dû affronter une baisse de leurs revenus, liée au chômage partiel ainsi qu'à la fin des petits boulots et de l'intérim, et une augmentation de leurs dépenses, du fait de la fermeture des cantines scolaires, de la hausse de la consommation d'électricité et de l'affaiblissement des circuits d'aide alimentaire. Vous l'avez dit, le Gouvernement a mis en place une aide exceptionnelle, qui a bien sûr été bienvenue, mais qui va rester insuffisante sur la durée.
Toutes les associations en témoignent : le mois d'avril a vu affluer un nouveau public. Ces dernières semaines, la demande d'aide alimentaire auprès des mairies ou des associations a explosé au niveau national. C'est ainsi que des associations ont dû distribuer des chèques-services à des personnes non répertoriées jusque-là.
En dépit d'une augmentation très importante du nombre de nouveaux bénéficiaires en avril, la distribution alimentaire, perturbée au mois de mars, a pu reprendre progressivement, mais les réserves des associations diminuent dangereusement. C'est ainsi que la banque alimentaire de Meurthe-et-Moselle va devoir, pour la première fois de son existence, acheter des produits pour faire face à la hausse du nombre de bénéficiaires et à la disparition du stock. Devant l'afflux des personnes à soutenir, ces associations ne vont plus pouvoir tenir.
Je viens donc vous demander quel soutien concret le Gouvernement pourra apporter à ces familles fragilisées et précarisées, à ces associations formidables qui effectuent un travail remarquable et indispensable, ainsi qu'à ces bénévoles qui agissent dans l'ombre pour le bien des autres. Concrètement, pourriez-vous les doter en produits protéinés ? Alors que de nombreux restaurants de collèges, lycées et universités restent fermés, pourriez-vous faciliter et simplifier, en termes de responsabilité, les dons de denrées périssables par ces établissements publics ? Enfin, pourriez-vous mieux soutenir les épiceries itinérantes en milieu rural, celles qui nous montrent combien notre société compte sur les associations pour pallier toutes les défaillances et s'occuper des plus vulnérables ? Soutenons ceux qui soutiennent !