Intervention de Julien Denormandie

Séance en hémicycle du lundi 18 mai 2020 à 16h00
Questions sur les mesures sociales urgentes à prendre face au covid-19

Julien Denormandie, ministre chargé de la ville et du logement :

Votre question est extrêmement importante, madame la députée. Je crois pour ma part qu'il faut d'abord partir du constat que la solidarité a bien existé pendant la crise sanitaire liée à l'épidémie de covid-19. Je fais partie de ceux qui considèrent que la grandeur d'un pays se mesure aussi à ses élans de solidarité. Or celle-ci n'a pas été une victime du covid-19. Il est important de le dire et d'en remercier les Français.

Deuxième point, la solidarité repose d'abord sur le don à autrui, geste gratuit qui honore celles et ceux qui l'exercent, et qui doivent être soutenus. Le premier rôle de l'État est de les accompagner dans leur fonctionnement. Au début de la crise, nous avons fait face collectivement à un premier défi : de nombreuses associations nous ont fait part de leurs difficultés quand leurs bénévoles, souvent âgés, ont cessé leur activité associative pour se confiner – ce que l'on comprend aisément. C'est pourquoi nous avons tout d'abord décidé d'organiser, de coordonner et d'appuyer l'ensemble de ces associations, notamment en termes de ressources humaines.

Enfin, la solidarité ne doit pas être uniquement le fait du bénévolat des uns envers les autres, même si, comme je le disais, celui-ci doit être encouragé car il est constitutif de la grandeur d'une nation. La solidarité doit être l'objet d'une politique publique. Si le ministère dont j'ai la charge a créé, il y a trois semaines, un fonds de solidarité de 5 millions d'euros pour accompagner les associations de très grande proximité, c'est à la suite du constat que l'État n'avait pas suffisamment accompagné leurs actions, alors que les collectivités locales le faisaient depuis toujours. L'État n'était pas en capacité de le faire : les milliers d'associations qu'il finance chaque année sont plutôt des associations de taille moyenne que des associations de très grande proximité exclusivement animées par des bénévoles. Ce soutien constitue un élément de politique publique que nous devons pérenniser : j'ai ainsi annoncé hier que nous allions non seulement pérenniser le fonds de 5 millions d'euros, mais aussi en doubler le montant, afin de continuer à accompagner la solidarité.

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