Intervention de Philippe Vigier

Séance en hémicycle du lundi 18 mai 2020 à 16h00
Questions sur les mesures sociales urgentes à prendre face au covid-19

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Vigier :

L'hôpital a tenu. Le système de santé a été ébranlé, mais les soignants ont été tout bonnement formidables : généreux, audacieux, courageux. On a parlé de guerre : ils étaient au front tous les jours. Les Français ne s'y sont pas trompés, et ils les ont applaudis chaque soir.

Du coup, il vous faut répondre à cette exigence, madame la secrétaire d'État, car vous en avez la charge. Et vous devez comprendre que les deux silos de l'accès aux soins, avec l'opposition entre le public et le privé, eh bien, c'est fini, c'est un temps définitivement révolu : ceux du privé sont allés aider ceux du public, et réciproquement.

J'espère que nous sortirons grandis de cette épreuve terrible. Quand finira-t-on par comprendre que la télémédecine, dont le compteur, auparavant bloqué à 5 000 consultations quotidiennes, est passé, avec la crise, à 950 000, est une solution ? Quand finira-t-on par comprendre que les groupements hospitaliers de territoire, jusqu'alors cloisonnés et restant dans l'entre-soi, hôpital public avec hôpital public, eh bien, il faut les ouvrir largement au privé – et que ce soit non pas une option, mais une ouverture généralisée ? Quand finira-t-on par comprendre que les CPTS, les communautés professionnelles territoriales de santé, qui ont été formidables dans l'approche du covid-19, il faut leur laisser de la liberté, qu'elles ne doivent plus avoir à lever sans cesse le doigt pour demander à l'ARS la permission de prendre des belles initiatives ? Quand finira-t-on par comprendre que pour lutter contre la désertification médicale – un sujet sur lequel on a fait tant de propositions – , il faut agir sur ce dont vous parliez tout à l'heure, madame la secrétaire d'État, à savoir l'attractivité des carrières ? Car c'est bien là le problème principal : 30 % des personnels soignants, des infirmières, quittent la carrière au bout de dix ans !

Ce ne doit plus jamais être comme avant. Cette exigence, c'est à vous d'y répondre. Il ne s'est pas passé un jour sans que, sur tous les bancs, nous n'ayons salué l'engagement formidable et le professionnalisme des hommes et des femmes qui oeuvrent dans le milieu de la santé. Mais pour que rien ne soit plus jamais comme avant, vous devez entendre ces quelques messages simples que j'essaie de vous envoyer– à l'instar de Jeanine Dubié au sujet des EHPAD ou du projet de loi sur la dépendance, qui devra être non pas un rafistolage de plus, mais un grand chantier ; nous le devons à nos aînés et à la solidarité nationale.

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