Monsieur le président Vigier, c'est à juste titre que vous soulevez la question de la coopération entre professionnels de santé sur les territoires, en particulier dans le cadre de l'épidémie que nous connaissons. Force est de constater que, depuis le début de celle-ci, les professionnels de santé ont redoublé d'inventivité afin d'adapter l'offre aux besoins grandissants de prise en charge des malades.
Ce fut le cas à l'hôpital, où, main dans la main, soignants et directeurs d'établissement ont réussi à multiplier par trois la capacité de réanimation en faisant tomber les barrières entre public et privé ; c'est grâce à cette coopération qu'ils ont pu trouver des solutions.
En médecine de ville, chacun a pu voir la mobilisation des médecins, des infirmiers, des pharmaciens – pour ne citer que ces trois professions – pour adapter l'offre de soins : organisation du flux dédié des patients atteints du covid-19, développement de la télémédecine – vous avez rappelé les chiffres : près de 1 million de téléconsultations alors qu'il y a encore quelques semaines, on n'en comptait que 5 000 – et du télésoin, avec la consolidation du rôle des pharmaciens.
Les professionnels de santé nous l'ont dit : pendant la crise, des synergies sont apparues partout sur le territoire national, de nouvelles coopérations, des projets de communautés professionnelles ont vu le jour. C'est à de telles réponses que nous devons réfléchir ensemble.
Je tiens à saluer non seulement l'engagement exemplaire des professionnels de santé, mais aussi l'appui technique des personnels des agences régionales de santé. C'est grâce à la concertation entre médecine de ville, hôpital public, établissements privés, ARS et collectivités territoriales que nous avons pu trouver des solutions. Cette incroyable dynamique de coopération et de coordination entre professionnels valide la stratégie mise en place depuis 2017, qui consiste à faire confiance aux acteurs de terrain, en leur donnant les outils techniques pour se parler – notamment, vous l'avez dit, par l'intermédiaire des CPTS – et en les finançant de manière pérenne : grâce à la convention interprofessionnelle signée avec l'assurance maladie, les CPTS les plus importantes pourront ainsi recevoir près de 400 000 euros annuels pour s'organiser. C'est bien à partir des territoires que nous devons construire notre système de santé.