Intervention de Marine Le Pen

Séance en hémicycle du lundi 18 mai 2020 à 16h00
Questions sur les mesures sociales urgentes à prendre face au covid-19

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarine Le Pen :

Il est à craindre que la crise sanitaire et économique débouche sur la troisième crise sociale du quinquennat. Si, pour les deux premières, les gilets jaunes et la réforme des retraites, la responsabilité du Président de la République était entière, elle est bien sûr moindre dans celle-ci. Cependant, comme il n'a pas su répondre aux précédentes, il est à craindre qu'il ne sache répondre à celle qui arrive.

Cette crise sociale sera, nous le craignons tous, marquée par une explosion du chômage. Celle-ci sera bien sûr accompagnée d'une raréfaction des offres d'emplois. Comment faire en sorte que nos compatriotes, ceux qui nous ont élus, ceux que nous représentons, ceux que nous devons servir avant tout, soient les premiers à retrouver un emploi ?

Je vois deux solutions assez simples, et surtout peu coûteuses pour nos finances publiques. La première est de mettre fin au travail détaché, ce qui contribuerait en outre à remplir les caisses de nos organismes sociaux. La seconde est l'instauration de la priorité nationale.

Je précise, à l'adresse des professionnels de l'indignation, que priorité ne veut pas dire exclusivité. Il n'est pas question d'empêcher le travail d'une personne de nationalité étrangère ; ce dont il est question, c'est, comme cela se fait dans beaucoup d'autres pays, notamment dans celui de votre ami Trudeau, que, pour un poste, le candidat de nationalité française soit prioritaire sur celui de nationalité étrangère.

Je sais bien qu'une partie du patronat n'y est pas favorable, car le travail des étrangers permet de réduire substantiellement les salaires. Si, dans beaucoup de secteurs, les salaires sont si bas – notamment parmi ceux qui ont oeuvré dans l'ombre durant cette crise – , c'est en partie à cause de l'absence de toute priorité nationale.

Madame la secrétaire d'État, monsieur le ministre, ma question est simple : il fut adopté, le 10 août 1932, une loi protégeant la main d'oeuvre nationale lors de la Grande Dépression qui fit suite à la crise de 1929 ; envisagez-vous de présenter, dans le même esprit, un texte afin de supprimer le travail détaché, d'instaurer la priorité nationale et de répondre ainsi à la crise sociale née de la crise sanitaire ?

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