Mesdames les secrétaires d'État, je suis ravi de vous voir toutes deux au banc du Gouvernement car, à travers vous, l'écologie et l'économie sont côte à côte.
Or ce sont parfois de petits progrès qui, mis bout à bout, font les plus grandes révolutions. On pourrait parler de société « de proche à proche », pour paraphraser Bruno Latour. Je n'invoquerai donc pas l'innovation de rupture, ni l'innovation miracle, mais l'innovation de terrain, de territoire – j'ai bien noté l'insistance de Mme Poirson sur les territoires.
Le présent débat me fournit en effet l'occasion de mettre en lumière ce que l'on appelle l'écologie industrielle et territoriale – EIT – , qui mérite d'être soutenue fermement pour qu'une relance industrielle véritablement écologique soit possible. Pour le dire brièvement – peut-être trop – , il s'agit de l'application au tissu industriel du principe de l'économie circulaire : réutiliser, recycler, réduire. Concrètement, les entreprises d'un même territoire sont mises en relation et encouragées à mutualiser leurs ressources – énergie ou matériaux. Les synergies ainsi produites réduisent le gaspillage – car le déchet de l'un devient ressource pour l'autre – , favorisent les gains de productivité et sont un facteur d'attractivité des territoires.
De telles démarches fleurissent déjà un peu partout en France ; elles sont l'oeuvre de collectivités motivées, comme l'agence d'urbanisme de Dunkerque ou, dans le Morbihan, la communauté de communes Blavet Bellevue Océan et Lorient agglomération. Mais, pour réaliser tout leur potentiel, elles doivent être davantage soutenues, car elles sont encore trop dispersées.
Une étape importante a cependant été franchie à l'initiative du groupe MODEM lors de l'examen du projet de loi relatif à la lutte contre le gaspillage et à l'économie circulaire, auquel j'ai eu l'honneur et le plaisir de participer à vos côtés, madame la secrétaire d'État auprès de la ministre de la transition écologique et solidaire. Si ce texte a permis des avancées majeures contre la société du tout plastique – et préservons-les ! – , je n'oublie pas ses mesures en faveur du consommateur ou de soutien aux acteurs de l'économie sociale et solidaire.
Ainsi, à l'article 109, une disposition vise à généraliser l'EIT en confiant aux régions le soin de coordonner à l'échelle du territoire les actions conduites en la matière. De quelle manière pouvons-nous y travailler ensemble ?