La relance de l'outil industriel français est une priorité pour l'ensemble des décideurs politiques, qu'ils soient membres du Gouvernement, présidents de région ou élus locaux. À ce titre, en tant que député du Pas-de-Calais, territoire historiquement lié à l'industrie, j'attache une importance toute particulière à la relance de notre outil de production, dont la flexibilité, mais aussi les carences, ont été mises en lumière par les conséquences de la crise sanitaire que nous traversons.
Une nouvelle révolution industrielle nous amenant vers l'industrie du futur, une industrie basée sur une meilleure intégration de l'innovation numérique et articulée autour de la contrainte environnementale, aurait pour caractéristique essentielle un besoin en capital humain disposant d'un niveau de qualification qui n'aura jamais été aussi élevé à une aussi grande échelle. Malheureusement, dans de nombreux territoires qui, comme le mien, ont déjà dû subir une intense transition industrielle et où les plans sociaux se succèdent dans des usines forgeant l'âme d'une ville, à l'instar de la dentelle de Calais, le niveau de qualification des personnes sans emploi et de celles qui arrivent sur le marché du travail n'est pas suffisant pour réussir à prendre le virage cette révolution industrielle numérique et écologique. Ainsi, d'après l'INSEE, le taux de personnes titulaires du bac dans les Hauts-de-France est inférieur de 15 % à celui du reste de la France métropolitaine est de 35 % à celui de l'Île-de-France.
Nous ne pourrons réussir cette transition vers l'industrie du futur que si l'ensemble des territoires, en particulier ceux qui ont une tradition industrielle forte, sont irrigués par l'innovation numérique et écologique. Pour ne pas laisser ces territoires sur le bord de la route, nous devons accélérer les processus de formation pour les personnes déjà présentes sur le marché du travail, mais aussi, et surtout, pour celles qui rejoindront ce marché d'ici à quelques années, afin que cette industrie du futur ne se concentre pas uniquement dans des pôles d'excellence qui sont déjà en situation de quasi-plein emploi, excluant les territoires qui auraient le plus besoin de ces emplois.
Quelle stratégie le Gouvernement compte-t-il déployer pour permettre une hausse massive des qualifications dans ces territoires, afin qu'ils puissent attraper eux aussi le wagon de cette révolution industrielle numérique et écologique ?