Monsieur le député, je souscris pleinement à votre analyse, pour m'être rendue, récemment encore, à proximité de vos terres – en l'occurrence, c'était plutôt du côté de Lens – , où j'ai vu un projet bénévole de fabrication de surblouses pour lequel un certain nombre de bénévoles qui s'étaient manifestés et avaient été repérés pour les qualités de cohésion et de respect du process dont témoignait leur travail, avaient été recrutés par les chefs d'entreprise qui animaient cette démarche. Le recrutement peut aussi passer par des mises à l'épreuve, par la valorisation des acquis de l'expérience et, finalement, par la valorisation d'une expérience humaine dans l'entreprise. Ce sont là des éléments qui manquent souvent dans le cadre des recrutements.
Ce détour pour dire que, pour répondre à votre analyse, il existe deux voies. La première consiste à investir massivement dans la formation professionnelle, comme nous le faisons avec le PIC, le Plan d'investissement dans les compétences, ainsi qu'avec le FNE, le Fonds national de l'emploi, en articulant cette démarche dès le début du chômage partiel afin de permettre aux entreprises de prendre le temps de former leurs salariés, y compris en numérique, en supprimant la conditionnalité liée aux formations présentielles. Nous voulons approfondir cette approche, car nous savons que nous avons besoin de former chaque année près de 80 000 profils en numérique, ne serait-ce que pour rattraper le besoin de compétences dans ce domaine.
La deuxième voie consiste à investir aussi dans les compétences existantes et à les valoriser, et à investir dans l'artisanat et l'apprentissage. Ce sont là les deux voies qui peuvent permettre de combler ce manque de compétences ou de donner de la visibilité aux compétences de personnes dont l'expérience professionnelle vaut bien les diplômes qui leur manquent.