La quatrième révolution ne sera pas seulement industrielle, numérique et écologique, mais aussi, et peut-être surtout, logistique. Ce quatrième point est tout à fait crucial pour propulser la France dans l'ère de la modernité. Cette modernité rime certes mécaniquement avec l'interconnectivité des technologies, mais aussi avec celle des personnes, et donc de nos territoires. En effet, une logistique efficace est évidemment un atout dont on ne peut se passer pour réduire les coûts d'exportation et d'importation, ainsi que les coûts de distribution sur le marché intérieur. C'est aussi un moyen efficace pour s'engager plus franchement vers une révolution écologique, car, avec 23 % des émissions de CO2 attribuées aux transports, le problème ne peut être écarté.
Il est donc plus que jamais nécessaire de raccrocher les wagons en réalisant la ligne à grande vitesse Montpellier-Béziers-Perpignan. Nous avons un train de retard en la matière, et nous ne pouvons attendre des travaux qui ne devraient commencer, au mieux, qu'en 2028. Il faut agir. C'est vital pour notre territoire, non seulement en termes écologiques – je l'ai déjà dit et je ne rappellerai pas le nombre de camions qui traversent chaque jour la frontière espagnole – , mais aussi en termes de mobilité, pour que nous puissions nous engager dans la quatrième révolution industrielle qui, chez nous, ne peut se faire sans des moyens de transport appropriés pour desservir de nouveaux sites de production propres et porteurs d'emploi.
Par ailleurs, dans le contexte de récession que nous connaissons, un tel investissement serait un signal fort, bénéfique à court, moyen et long termes non seulement pour connecter le sud au nord de l'Europe, mais aussi pour permettre au dispositif Territoires d'industrie, auquel je sais que vous êtes sensible, de se développer pleinement, en profitant de cette occasion pour relocaliser des entreprises indispensables à notre souveraineté numérique, sanitaire et industrielle. C'est l'un des grands enseignements que nous devons tirer de cette crise sanitaire.
Le Gouvernement va-t-il réviser sa copie et faire avancer les travaux de la ligne à grande vitesse Montpellier-Béziers-Perpignan pour soutenir la reprise économique en Occitanie ?