Je connais votre engagement en faveur de l'hôpital et je sais que vous connaissez bien le dossier, monsieur Bruneel, mais permettez-moi de vous faire part de quelques éléments et de ne pas être nécessairement d'accord avec vous.
D'abord, il n'y a pas, en France, de ligne de fabrication des produits de réanimation, et on ne peut pas développer de telles lignes de production en deux mois – je pense que vous-même, qui connaissez la chose médicale mieux que moi, en convenez.
Dès lors, quel choix peut-on faire ? Celui que le Gouvernement a fait : importer et sécuriser les volumes de produits nécessaires. Grâce à notre action, nous avons pu acquérir, sur le marché, des volumes significatifs des produits que Mme Pires Beaune et vous-même avez évoqués.
Certes, il y a eu des tensions – je l'ai dit tout à l'heure et, vous l'avez rappelé, le ministre des solidarités et de la santé l'avait dit lui aussi – , mais elles n'ont en aucun cas occasionné de rupture ; c'est un point important. Pour répondre très précisément à votre question, nous sécurisons l'approvisionnement par des importations pour faire face à une éventuelle deuxième vague.
S'agissant de l'avenir, puisque votre question s'y intéressait également, il faudra s'interroger sur les moyens par lesquels toute l'Europe peut collectivement accéder à l'autonomie en la matière – c'est d'ailleurs ce que nous faisons depuis une heure et demie, dans un débat de qualité, je crois. La question de l'autonomie européenne en produits spécifiques à la réanimation est pertinente, et la réponse impliquera sans doute la constitution de stocks stratégiques.