Ma question est proche de celle de M. Lurton. La crise du coronavirus a nécessité, en milieu hospitalier, l'usage accru de certaines spécialités pharmaceutiques. Face à ces besoins importants, et compte tenu des difficultés de fabrication et d'approvisionnement, les autorités sanitaires ont instauré une gestion centralisée au niveau national des stocks de plusieurs médicaments, notamment le propofol, le midazolam et les spécialités à base de curare.
Si cette gestion centralisée vise à assurer que les hôpitaux les plus exposés à la crise sanitaire aient les moyens d'y faire face, elle n'est pas sans poser d'autres problèmes importants.
Le propofol par exemple, utilisé en réanimation, est quasiment indispensable pour une anesthésie générale. Or, si l'activité hospitalière non urgente a été suspendue dans un premier temps, il devient primordial de réaliser de nouveau des interventions chirurgicales classiques. En effet, de nombreux professionnels de santé nous alertent et soulignent combien il est important de ne plus reporter de tels actes.
Cependant, à défaut de connaître les règles de l'attribution hebdomadaire de cette spécialité, les responsables d'hôpitaux sont incapables de savoir quel volume d'interventions ils peuvent programmer. Comment relancer le fonctionnement d'un bloc opératoire, quand on ne dispose que de quelques jours de visibilité concernant la disponibilité d'un anesthésique indispensable ?
Certains répondront que le propofol peut parfois être remplacé par du midazolam. Mais, pour ce produit aussi, l'approvisionnement est très limité. De plus, sa matière active est fondamentale en soins palliatifs. En outre, les produits reçus sont souvent très disparates : s'ils ont la même matière active, les conditionnements et les dosages sont différents, ce qui augmente les risques d'erreur d'utilisation.
À court terme, quelles solutions envisagez-vous, monsieur le ministre, pour donner de la visibilité à nos hôpitaux, et les approvisionner de manière régulière, tout particulièrement en propofol et midazolam ? Est-il envisageable que nos industriels, voire nos pharmacies hospitalières, assurent très rapidement la production de ces spécialités indispensables ?