Du reste, comme la priorité a été naturellement accordée aux soignants, certains salariés n'étaient pas du tout protégés sur leur lieu de travail, par exemple ceux de la filière nucléaire, comme me l'a affirmé l'Autorité de sûreté nucléaire. La gestion a été catastrophique, c'est le moins que l'on puisse dire, depuis des années, et votre impréparation a empiré la situation. Cela vous a poussé à mentir à de nombreuses reprises, prétendant que les masques n'étaient pas utiles, puis que les Français ne savaient pas s'en servir et qu'ils n'étaient pas disposés à les utiliser pour des raisons culturelles, et autres fadaises. En vérité, vous avez largement laissé au marché le soin d'assurer la fourniture des masques, ce qui a entraîné une multiplication par dix de leur prix, alors qu'ils devraient être gratuits.
Qu'attendez-vous pour organiser la relocalisation d'une filière française de production de masques ? Je vous pose cette question car je suis inquiet après avoir parlé avec l'ancien directeur général de Honeywell, qui m'a confirmé que le fonds d'actions américain avait ordonné, en 2018, après la délocalisation de la production en Tunisie, la destruction des machines en Bretagne pour ne pas qu'elles servent à la concurrence. Il m'a dit avoir soumis un projet de SCOP – société coopérative et participative – mais n'avoir reçu aucune réponse de l'État, alors qu'il a peut-être trouvé un investisseur suisse, avec lequel, je l'espère, il aboutira. Quand mettrez-vous les moyens pour planifier le développement d'une filière française du masque permettant l'autosuffisance en masque chirurgicaux FFP2 ? On peut en effet craindre d'en avoir à nouveau besoin dans les années à venir, à cause du covid-19 ou d'autres maladies.