Monsieur le ministre, vous avez d'abord expliqué aux citoyens du pays que les masques étaient inutiles, puis qu'ils étaient indispensables exclusivement pour les soignants, puis que les Français risquaient de ne pas bien les utiliser. Enfin, une fois venu le déconfinement, l'heure est à la multiplication des stocks de masques grand public, rendus obligatoires dans les transports puis dans les collèges et les lycées. Le sujet est trop sérieux pour en rire et pour faire l'objet d'un gag. Mais quel fiasco pour la sixième puissance économique mondiale ! Vous avez usé et abusé d'un argument fallacieux, l'inutilité des masques, pour cacher une réelle pénurie. En réalité, les commandes ont été passées tardivement et dans des volumes trop faibles. Pire encore, les lois de réquisition sanitaire que nous vous avions proposées n'ont pas été appliquées. Vous devrez répondre de ces actes une fois la crise passée. Nous ne l'oublierons pas, même si, d'ici là, il convient de permettre à tous les Français d'obtenir des masques.
Le Gouvernement a bien plafonné le prix de vente des masques chirurgicaux. Selon des enquêtes conduites par des associations de consommateurs, celui-ci a déjà été multiplié par 6 ou 7 depuis le 15 mars : une boîte de cinquante masques chirurgicaux qui coûtait alors 7 euros en moyenne coûte maintenant plus de 40 euros. Nul besoin de poser la multiplication pour s'imaginer ce que cette somme représente pour un couple avec deux enfants qui doivent aller au collège ou au lycée. Cette charge financière ne pourra être assumée par l'ensemble des ménages de notre pays, à la veille d'une récession économique de grande ampleur. Heureusement, certaines villes mettent des masques à disposition gratuitement.
Les masques étant un instrument de santé essentiel, il revient à la sécurité sociale d'en assumer la prise à charge à 100 %. Comptez-vous instaurer une telle mesure ? La sécu, c'est vital ; les masques aussi.