Pour l'avoir vu de près, semaine après semaine, journée après journée, je peux vous dire que, quand le risque d'épidémie sur notre territoire est devenu sérieux – j'ai alors dû annoncer aux Français que le stock de masques que j'avais trouvé en arrivant n'était pas suffisant pour protéger les soignants de notre pays dans la durée – , tout a été mis en oeuvre pour trouver les masques partout où ils étaient, avec persévérance et acharnement. Les usines de production françaises ont commencé à tourner jour et nuit. Les commandes ont été passées. Des contrats de fabrication de masques ont été conclus avec les usines chinoises. L'importation par des ponts aériens a démarré : on a envoyé des Antonov faire des allers-retours plusieurs fois par semaine, et on a même importé des masques dans des avions de ligne pour ne pas perdre le moindre jour et ne jamais tomber en panne de masques dans notre pays. Cela ne veut pas dire qu'on n'était pas en tension, mais nous avons toujours pu conserver de quoi tenir. Nous avons réussi à servir les hôpitaux alors que la consommation de masques y a été multipliée par 40 – notamment dans votre région, monsieur Belhaddad – et qu'il a fallu leur en fournir beaucoup pour protéger les soignants.
Production française à Bâle ; importation maximale de tous les masques qui pouvaient être commandés et achetés. Nous avons également reçu d'innombrables offres de masques, diverses et variées : toutes ont été examinées, même si beaucoup d'entre elles ne correspondaient pas, hélas, à des réalités. Nous avons fait tout ce qui était possible. C'est l'occasion de saluer une fois de plus nos concitoyens appartenant à des institutions, privées ou publiques, qui ont décidé de rejoindre la cellule de crise de mon ministère et se sont relayés pour nous donner des coups de main pour la logistique. Celle-ci fut très complexe, surtout en raison de la réquisition instaurée dans notre pays, qui nous a permis de passer en revue tant nos capacités de production que nos besoins et nos stocks, mais a en effet, dans les premiers temps, rendu particulièrement ardue à organiser la distribution des masques, notamment à destination des pharmacies. Ce fut vraiment une lutte de tous les instants que de faire en sorte d'approvisionner nos stocks et de les répartir sur l'ensemble du territoire.