Alors qu'ils étaient chargés d'une population particulièrement fragile, de nombreux établissements de ma circonscription du Pas-de-Calais, comme de bien d'autres, ne disposaient pas, au plus fort de la crise, des protections suffisantes, mettant en danger la santé tant des résidents que de leur personnel. Face à un virus extrêmement contagieux, il était impensable de les laisser au front sans protection suffisante ; ce manque d'anticipation, cet état d'impréparation et les multiples revirements dans les discours officiels du Gouvernement ont eu des conséquences lourdes dans la gestion de la crise, dont vous portez la responsabilité.
Ne doivent pas être oubliés toutes celles et tous ceux qui ont également assuré une aide indispensable au quotidien des plus fragiles, comme les aides à domicile ou le personnel des foyers d'accueil médicalisés. Oui, nos soignants ont été pendant toute la durée de cette crise nos héros du quotidien, malgré une situation de l'hôpital public particulièrement détériorée, alors que la sonnette d'alarme est tirée depuis déjà de nombreuses années, sans succès.
Malgré les fermetures de services ces dernières années, comme celui de cardiologie à l'hôpital de Béthune, ou celui de pneumologie à l'hôpital de Lens, malgré les suppressions de lits et la course à la rentabilité, ils ont tenu. L'État doit désormais enfin jouer pleinement son rôle, avec l'adoption d'un plan d'action massif au bénéfice de l'hôpital public. Ce dont nos soignants ont besoin, ce ne sont pas des médailles, mais d'une réelle revalorisation de leur rémunération et de leurs conditions de travail.
La crise sanitaire a mis en lumière de nombreuses défaillances de notre système de soins et le risque qui pèse sur la santé des Français, comme notre perte complète de souveraineté en matière notamment de médicaments ou de fabrication d'équipement médical. Le vrai monde d'après doit être celui de la relocalisation de nos productions, de la mise en valeur des secteurs vitaux et de la réelle considération due à ceux qui font tourner notre économie et assurent au quotidien le fonctionnement de nos services publics. Plus qu'aux symboles, le temps est désormais aux actes forts – nous le devons aux soignants, nous le devons à leurs familles, parfois endeuillées, nous le devons aux Français. Nous voterons donc cette proposition de résolution.