Intervention de Pierre Dharréville

Séance en hémicycle du mardi 26 mai 2020 à 15h00
Droits des travailleurs et accompagnement des familles après le décès d'un enfant — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPierre Dharréville :

Quinze jours de congés de deuil pour le décès d'un enfant de moins de vingt-cinq ans : cette proposition constitue une avancée pour les parents. Même si nul ne réagit de la même façon, il paraît d'évidence que les dispositions existantes sont insuffisantes. Il est proposé d'ouvrir droit à un temps plus long : sept jours ouvrés pris en charge par l'employeur et huit jours ouvrables pris en charge pour moitié par l'employeur et pour l'autre par la sécurité sociale. C'est du temps, du temps supplémentaire pour tenter de reprendre pied, une sage décision. Il faut souligner que ce droit n'empêchera pas des parents trop affectés dans leur santé, dans leur équilibre, de bénéficier au terme de cette période d'un congé maladie.

Je voudrais toutefois revenir sur l'article 2, qui rend possible le don de jours de congé par des collègues de travail. Le sujet est grave et l'on pourrait hésiter à oser la dissonance, mais c'est justement au nom de ce soin particulier qu'il appelle et avec l'honnêteté intellectuelle que nous lui devons que, je le dis sans détours ni emphase, cette disposition n'a pas à nos yeux sa place dans cette loi. Il n'est nul besoin de puiser dans les droits des uns pour en donner aux autres. Et si l'on considère qu'il faut faire plus, alors décidons-le, mais qu'on ne vienne pas culpabiliser l'entourage professionnel ni affecter ainsi les relations de travail en fabriquant des créances, en ouvrant la porte à un devoir moral déplacé.

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