Nul ne pourra contraindre quiconque à installer l'application sans s'exposer à des poursuites judiciaires.
D'autres encore mettent en doute l'efficacité de l'application, qui nécessiterait d'atteindre, dit-on, 60 % de la population. À ceux-là, je réponds qu'ils auront probablement mal lu l'étude des équipes de l'Imperial College London qui ont, les premiers, modélisé des outils numériques tels que StopCovid. Celle-ci indique que dans un bassin de vie, la diffusion de l'application auprès de 60 % – 56 %, pour être précis – de la population suffirait à elle seule, sans autre geste barrière, à juguler l'épidémie. L'étude montre aussi que dès ses premières activations, l'application sauve des vies parce qu'elle compense certains angles morts du travail effectué par les équipes d'enquête sanitaire. Enfin, l'étude conclut à une efficacité systémique et linéaire à partir d'un faible pourcentage d'activation.
D'autres, enfin, évoquent les dérives ataviques des gouvernements, leur tendance pavlovienne à détourner les technologies pour en faire des outils de surveillance. Je ne partage pas cette vision quelque peu déterministe des technologies.
Ma conviction, c'est que les nouvelles technologies ne sont ni bonnes ni mauvaises par essence et qu'il nous revient de bâtir les contre-pouvoirs et les institutions qui nous préservent de nos tentations et des dérives de nos sociétés.