Vous le savez, chers collègues, c'est un sujet qui me tient à coeur.
Il y a un mois, le Premier ministre est venu débattre avec la représentation nationale de la stratégie à adopter pour permettre à notre nation de sortir du confinement. Cette stratégie globale repose sur le triptyque protéger, tester, isoler la population, et sur un déconfinement en différentes phases. Elle repose aussi sur notre capacité à casser les chaînes de propagation du virus, dès la connaissance de la contamination d'une personne, grâce aux enquêtes des brigades sanitaires et à l'outil complémentaire qu'est l'application StopCovid, objet de notre débat. L'application ne constitue donc pas l'alpha et l'oméga du déconfinement ; elle n'est qu'un élément de cette stratégie globale – cela a été très bien rappelé.
La stratégie de déconfinement fait d'abord appel à la responsabilisation individuelle des Français, au civisme de chacun, à notre capacité individuelle et collective de respecter et de faire respecter les gestes barrières, de faire attention aux plus fragiles, de se soumettre aux résultats des tests, aux enquêtes sanitaires et de rester confiné, en cas de contamination, afin de limiter la propagation du virus. Depuis le 11 mai, nous la déployons avec succès, puisque l'épidémie n'a pas connu de redémarrage.
Certains aimeraient y voir, on l'a entendu, l'inutilité de l'application ; certains disent que l'application arriverait trop tard ; certains pensent qu'elle n'a pas d'intérêt si elle n'est pas obligatoire ; d'autres s'opposent pour s'opposer, prolongeant le buzz médiatique sur le sujet et refaisant l'amalgame entre les applications de traçage à la chinoise – réellement liberticides, pour reprendre l'expression employée par certains collègues – et le projet du Gouvernement. J'ai eu l'impression, en écoutant M. Mélenchon, qu'il parlait d'un autre projet.