Nous, législateur, devons affirmer si les libertés individuelles doivent s'effacer devant l'intérêt général que présenterait l'application StopCovid ou, pour le dire autrement, si elle est nécessaire, adaptée et proportionnée par rapport aux risques de restriction de nos libertés fondamentales – et j'ajouterai : par rapport au pacte social qui nous permet de vivre ensemble. Il nous faut aussi nous interroger sur la complétude de la consultation par le présent débat de la représentation nationale et ce qu'il nous commande in fine.
Cette application est-elle nécessaire ? Elle est peut-être utile mais certainement pas indispensable et elle est assurément tardive.
Le confinement est la mesure qui a permis d'endiguer la pandémie, dans l'attente du déploiement des masques et des tests. Le déconfinement, à ce jour, se passe plutôt bien : on parlait de 300 000 morts mais le taux de létalité est de 1 % à 2 %. Les gestes barrières sont bien acceptés et la responsabilité individuelle des citoyens face à la crise est avérée.
Les épidémiologistes seront toujours favorables à un dispositif qui, à la marge, peut contribuer à prévenir des infections. Cependant, la décision politique ne peut se réduire à l'expression des experts ni être dictée par le seul tempo sanitaire.