En effet, seuls les gestes barrières, le port du masque et les tests sont véritablement utiles : or, ces gestes pourraient apparaître superflus à ceux qui auraient téléchargé l'application.
Enfin, l'application est rendue obsolète par la loi prorogeant l'état d'urgence sanitaire et complétant ses dispositions. Ses dispositions permettent en effet que le suivi des chaînes de contamination soit assuré, efficacement, par des hommes et des femmes. Je ne souhaite pas m'attarder davantage sur l'aspect opérationnel mais, si l'application venait à être adoptée, je vous demande, monsieur le secrétaire d'État, de revenir devant le Parlement au mois de juillet pour présenter la mise en oeuvre et les résultats de l'application StopCovid.
Face au fléau épidémique, nous devons nous appuyer sur la science ; mais nous ne pouvons pas fuir nos responsabilités politiques : nos décisions, même éclairées par des scientifiques, nous les prenons au nom du peuple que nous représentons. Nous parlons ici de principes, de valeurs et de libertés fondamentales. Admettons que le principe du volontariat soit relatif : l'État ne rend pas l'application obligatoire, mais quid d'une entreprise, qui pourrait le faire pour ses salariés et ses clients en l'inscrivant dans son règlement intérieur ? De même, qu'en sera-t-il pour les associations lors de la reprise des activités sportives et culturelles ? La responsabilité qui pèse sur les chefs d'entreprise comme sur les dirigeants associatifs pourra-t-elle les conduire à exiger l'usage de l'application, par écrit ou par simple contrainte sociale ? Aussi, j'estime que le consentement libre ne peut pas être garanti.