On ne dira jamais assez que les agriculteurs sont le maillon essentiel de la chaîne française de production et d'alimentation. Ce soir, à la tribune de l'Assemblée nationale, je voudrais les saluer. Ils ont continué à nourrir les Français lors de cette période de crise sans précédent. Il n'y a pas eu de pénurie alimentaire dans notre pays, grâce à eux et à tous les autres acteurs qui ont fait en sorte que cette chaîne tienne bon : les entreprises du secteur agro-alimentaire, dont de nombreuses PME, et leurs salariés ; les entreprises de la logistique et de la grande distribution ; les hôtesses de caisse, les magasiniers, qui ont permis que nos concitoyens continuent d'accéder à la nourriture.
Le patriotisme alimentaire a trouvé toute sa place. Plus que jamais, les Français ont choisi ce qu'ils achetaient ; ils ont voulu des produits tracés, des produits locaux, des produits issus de circuits courts. Les agriculteurs se sont adaptés à la situation en utilisant toutes les méthodes, service au volant, retrait automobile, vente en ligne. Cette agilité devra perdurer. J'ai veillé à ce que le plus grand nombre possible de marchés restent ouverts : cela n'a pas toujours été simple, mais c'était important pour assurer l'accès à cette alimentation. J'ai demandé à la grande distribution d'aider les producteurs agricoles à se mobiliser, à travailler, à avancer. Les produits en difficulté ont été mis en valeur sur les étals des GMS, les grandes et moyennes surfaces, dont les patrons ont accepté de jouer le jeu. Cela a été le cas pour les fraises, pour les asperges, pour l'agneau pascal, qui s'est vendu jusqu'au dernier – mieux valait l'acheter français que néo-zélandais. La grande distribution est parfois décriée, mais en l'occurrence, elle a répondu présent. Enfin, des campagnes de communication ont été lancées ; par l'intermédiaire de FranceAgriMer, le ministère en a financé beaucoup – sur les fruits et légumes, les fleurs, les produits de la mer, les fromages.
Si j'interviens à ce stade, c'est parce que nos concitoyens se sont rendu compte du rôle joué par le secteur agricole dans leur alimentation quotidienne. Du jour au lendemain, plus de 20 millions de Français, privés de la cantine ou d'autres structures de restauration collective, ont dû manger chez eux : les habitudes alimentaires ont changé, la production agricole a tenu ; ils ont découvert son importance. L'agilité, la mobilité des acteurs, encore une fois, auront été la révélation de cette crise sanitaire.
Nous en sommes aujourd'hui à la dernière lecture de cette proposition de loi. Ce texte est le fruit d'une collaboration entre l'Assemblée et le Sénat. Je voudrais en remercier les sénateurs et les députés ; le président de la commission des affaires économiques, Roland Lescure, et la rapporteure, Barbara Bessot Ballot ; mais aussi Sophie Primas, présidente de la commission des affaires économiques du Sénat, dont le travail en commun et la bonne entente avec M. Lescure ont contribué à l'avancée de cette proposition de loi.