Intervention de Edouard Philippe

Séance en hémicycle du mardi 2 juin 2020 à 15h00
Questions au gouvernement — Stratégie de sortie du confinement

Edouard Philippe, Premier ministre :

La déconnexion complète, le décrochage d'une certaine façon, l'absence de lien réel entre un très grand nombre d'enfants, de collégiens, de lycéens, et l'école aura un coût humain, un coût pédagogique, un coût intellectuel et un coût social. C'est évident.

Nous essayons, avec beaucoup de modestie et d'humilité, d'encourager très vivement les professeurs à identifier ceux qui, dans telle ou telle classe, ont le plus besoin de renouer ce lien – et je crois que dans beaucoup de cas, les professeurs le font. Cela n'est pas forcément une question sociale et cela doit toujours être une priorité pédagogique. Dans n'importe quelle classe, on peut identifier les enfants qui auront plus de problèmes que d'autres si le lien physique avec l'école n'est pas rétabli rapidement.

Cela ne signifie naturellement pas que les autres enfants ne sont pas importants, mais il faut essayer, dans cette période de crise, de s'attacher aux priorités pédagogiques – et la priorité est bien là.

Il faudra ensuite, à mesure que la crise évolue, desserrer l'étau des conditions sanitaires d'accueil dans les écoles, sans risque et progressivement, de façon à permettre le retour d'un plus grand nombre d'enfants.

Il existe enfin une troisième raison que j'ai déjà exposée la semaine dernière ici même et que je répète en toute clarté : alors que les classes reprennent, il faut s'interroger sur le caractère pratique de cet accueil pour les parents. En proposant des demi-journées ou des journées alternées, on place en quelque sorte les parents et leurs employeurs dans des situations quasi impossibles à gérer. L'impératif premier est pédagogique mais, dans les circonstances que nous connaissons, il me semble que nous devons aussi prendre en considération cette autre nécessité d'intérêt général de sorte que l'accueil des enfants y réponde également.

La préparation de la rentrée de septembre sera une grande affaire, un chantier de grande envergure qui donnera lieu à un travail intensif au sein du ministère avec, je l'espère, les élus locaux, évidemment intéressés par les arbitrages qu'il nous faudra faire. Nous souhaitons tous que la rentrée se passe dans les meilleures conditions sanitaires et pédagogiques mais, d'ici là, nous avons encore beaucoup de travail.

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