La question que vous abordez est essentielle et nous mobilise tous. La lutte contre les violences conjugales, tout comme la lutte contre les violences intrafamiliales, doit être une priorité de chacun d'entre nous et, n'ayez aucun doute, il s'agit d'une priorité du Gouvernement et des forces de sécurité intérieure.
Dans le cadre du confinement, vous l'avez dit, notre volonté était d'étendre le plus largement possible les moyens de donner l'alerte, parce que nous savions que la période pouvait l'empêcher. Je ne reviendrai pas sur l'ensemble des dispositifs, mais j'insisterai sur : la montée en puissance de la plateforme de signalement que nous avons lancée il y a un peu plus d'un an, laquelle travaille vingt-quatre heures sur vingt-quatre et sept jours sur sept ; l'élargissement des plages horaires du numéro 3919 et le renforcement de ses moyens ; la création du dispositif de signalement par texto au numéro 114 : dans l'hypothèse où la personne ne peut téléphoner ou discuter en ligne, nous souhaitions qu'elle ait cette possibilité ; enfin les points de présence dans les centres commerciaux ou les pharmacies, qui ont parfaitement joué le jeu chaque fois que cela a été nécessaire. Il s'agit d'autant de moyens de recevoir l'alerte et d'empêcher la violence.
Vous l'avez rappelé, des moyens exceptionnels ont également été consacrés à l'hébergement. Près de 1 million d'euros ont été dégagés pour financer 20 000 nuitées supplémentaires – des instructions très claires ont été données aux préfets – pour qu'en aucun cas on ne puisse imaginer que, pour des raisons matérielles, une femme ou un membre de la famille ne soit pas protégé. Nous sommes mobilisés sur cette question.
Nous nous attendions, madame la députée, à une explosion des chiffres après la fin du confinement. À cet égard, je n'ai pas le même que vous – nous étudierons l'augmentation de 36 % que vous indiquez – , car d'après ceux dont je dispose pour la période allant du 11 au 24 mai, ce sont plus de 1 750 victimes qui ont porté plainte pour violences conjugales, ce qui est énorme, mais moins que l'année dernière à la même période. Quoi qu'il en soit, c'est trop et il nous faut, comme vous l'avez dit, inscrire notre travail dans la durée et former nos agents pour que dans chaque commissariat et dans chaque brigade, il y ait au moins une personne formée à la lutte contre les violences intrafamiliales et conjugales.