Le groupe Écologie Démocratie Solidarité votera pour cette raison en faveur de la proposition de loi. Mais je ne crois pas m'avancer non plus en disant, au nom de ces Français, que la plus belle marque de reconnaissance que l'on saurait porter aux soignants serait, pour une fois, de les écouter.
La fraternité ne peut se satisfaire d'applaudissements, dites-vous dans l'exposé des motifs. J'ajouterai que la fraternité ne peut pas non plus se satisfaire de mesurettes.
Nous voilà donc tous démunis : Français, soignants, élus de la nation. Où serons-nous ? Où seront alors prescrites les mesures destinées à soigner l'hôpital public, et par qui le seront-elles ? Le Ségur de la santé s'est ouvert lundi dernier, et les professionnels de santé tirent déjà la sonnette d'alarme : ils s'inquiètent des thématiques imposées par le Gouvernement. De larges catégories de soignants, notamment les plus défavorisées et les plus féminisées, comme par hasard, ne sont pas représentées dans cette concertation. Leurs revendications sont pourtant claires, leur diagnostic précis – alors pourquoi craignent-elles de se voir encore et toujours imposer des solutions par le haut, par les mêmes décideurs hors-sol ? Pourquoi pensent-elles encore une fois être écartées ?
Montrons-nous enfin à la hauteur de nos soignants : lors de l'examen du prochain PLFSS, lors de l'examen de la loi grand âge et autonomie, lors de nos prochaines journées de niche parlementaire.