Intervention de Brune Poirson

Séance en hémicycle du jeudi 4 juin 2020 à 9h00
Nécessité d'une bifurcation écologique et solidaire — Discussion générale

Brune Poirson, secrétaire d'état auprès de la ministre de la transition écologique et solidaire :

C'est pourquoi nous avons décidé de nous confiner.

Nous pouvons également dresser le bilan de ce dont nous ne voulons plus – une économie de surproduction exclusivement fondée sur une logique de réduction des coûts, exerçant de multiples pressions sur les ressources de la planète – et de ce dont nous sommes capables – produire, consommer et vivre autrement, comme l'ont fait les individus, les entreprises et les États dans l'urgence de la crise sanitaire. De nouvelles habitudes s'installent : consommer local, acheter français, produire en France – toutes choses considérées comme impossibles pendant tant d'années et qui ne s'en sont pas moins produites.

Le Gouvernement s'engage en faveur de la relance économique – j'assume ce terme – car à la base, il y a les hommes, auxquels l'emploi est nécessaire. Notre méthode consiste à placer la transition écologique en son coeur. M. le ministre de l'économie et des finances l'a rappelé lors de la dernière séance de questions au Gouvernement : nous voulons transformer notre modèle économique pour qu'il soit décarboné et respectueux de l'environnement.

Nous partageons un deuxième constat, selon lequel la justice sociale est la condition même du progrès écologique. La transformation de notre pays suppose de ne laisser personne de côté. Sans justice sociale, pas de transition écologique ! Nous devons placer l'homme – plutôt que certaines abstractions que je tiens à citer, telles que « la planète » ou « la nature » – au coeur de la recherche d'harmonie avec ce qui l'entoure.

Nous partageons un troisième constat essentiel : nous devons entrer dans un nouvel âge de l'emploi industriel. La crise sanitaire a révélé notre dépendance au tout jetable, alors même que nos capacités de production ne sont pas infinies, et que les matières présentes en France pourraient être recyclées, ce qui en ferait un actif précieux.

Mesdames et messieurs les députés du groupe La France insoumise, vous avez décidé de voter contre les dispositions présentées à cette fin ; vous ne partagez donc pas ce point de vue. Vous n'avez pas souhaité vous engager plus avant dans la lutte contre le gaspillage. Or nous devons passer d'une économie reposant sur la productivité du travail à une économie reposant sur celle de la matière. Nous devons réindustraliser nos territoires, et envisager, à l'échelon stratégique, une nouvelle façon de produire en France, au moins pour certaines industries.

Par ailleurs, une nouvelle révolution industrielle s'impose, afin de réconcilier trois aspirations fortes des Français : la souveraineté, l'écologie et l'économie. C'est pourquoi le Président de la République n'a pas ménagé ses efforts pour obtenir la mutualisation de la dette européenne à hauteur de 750 milliards d'euros. En l'espèce, l'Europe a prouvé qu'elle pouvait se réinventer en pleine crise, et proposer des solutions très concrètes aux citoyens, où qu'ils vivent.

Mesdames et messieurs les députés du groupe La France insoumise, votre seul but, in fine, est d'exister politiquement en perpétuant artificiellement un duopole mortifère.

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