Je remercie les orateurs qui, tous, ont tenu un discours équilibré entre d'un côté la décision de ne pas ralentir davantage le rythme de la démocratie et, de l'autre, le souvenir de l'inquiétude ressentie sur le terrain dans les jours suivant le premier tour : celle que les risques sanitaires puissent nous contraindre – je dis bien « contraindre » – à ne pas maintenir le scrutin du 28 juin.
Ce que nous souhaitons, c'est respecter les préconisations du conseil scientifique, toutes ses préconisations, pendant la campagne comme le jour même du vote. Leur application le jour du vote est relativement facile : elle est techniquement lourde, mais les services de l'État seront mobilisés et nous y arriverons. Les interrogations, que vous avez chacun exprimées, portent sur la campagne.
Des précisions seront apportées concernant l'ouverture de la campagne officielle dans une circulaire qui sera communiquée par les préfets à l'ensemble des élus. Sous réserve de respect des gestes barrières et des comportements recommandés par le comité de scientifiques, nous nous efforcerons d'aller le plus loin possible : je pense, par exemple qu'il sera possible de tenir des réunions publiques dans les établissements recevant du public en zone verte, à condition de respecter les gestes barrières et les consignes sanitaires qui s'y appliquent. Oui, des réunions publiques pourront être organisées.
La question se pose différemment en zone orange, en Île-de-France, mais je souhaite travailler en lien avec le conseil scientifique pour que des possibilités soient offertes. Le décret du Premier ministre propose plusieurs manières de faire vivre les institutions de notre pays, dont certaines pourront être retenues, et nous travaillerons pour répondre au mieux aux demandes d'organisation de réunions publiques, toujours en respectant les règles s'appliquant aux établissements recevant du public.
Que les choses soient claires : nous ne revendiquons nullement une campagne exclusivement numérique. Chacun ici a conscience de la force du numérique, mais aussi de ses faiblesses et de sa fragilité, notamment du fait qu'il laisserait de côté une partie de la population. Or l'enjeu est celui de la participation. Il faut faire comprendre aux Français concernés qu'il y aura une élection le 28 juin, ce que beaucoup n'ont pas encore en tête. Nous devons donc utiliser tous les moyens à notre disposition.
Monsieur le député Coquerel, le conseil scientifique n'a pas interdit le porte-à-porte durant la campagne : il a rappelé les consignes sanitaires que nous appliquons nous-mêmes. Seules les poignées de main, sans être interdites, sont peu recommandées, mais la campagne doit vivre et je sais que les candidats, quelle que soit leur étiquette, auront cela en tête.
Monsieur le député Schellenberger, si l'on peut soulever le caractère paradoxal d'un texte de loi qui prévoit une hypothèse qui ne sera pas retenue, il me semble injuste de le taxer de « précipitation anticipée ». La précipitation serait justement de ne rien faire, puis de constater, après un deuxième avis du conseil scientifique, qu'il faut d'urgence réunir les parlementaires. Nous ne nous sommes pas précipités, nous avons pris le temps nécessaire pour examiner le texte en commission des lois, où je me suis rendu personnellement.