Je m'en étonne d'autant plus, monsieur le ministre, que vous venez vous-même de ces bancs et que vous devriez être un maillon essentiel pour expliquer le rôle du Parlement à ceux qui l'ignorent peut-être. La Constitution prévoit explicitement que le Parlement contrôle l'action du Gouvernement et évalue les politiques publiques. C'est précisément la raison pour laquelle nous sommes réunis ce soir, dans le cadre d'une semaine bien nommée de contrôle.
Je rappelle également que les personnes auditionnées par les commissions d'enquête s'expriment sous serment sous peine d'engager leur responsabilité pénale et que les rapporteurs disposent de pouvoirs de contrôle leur permettant d'obtenir tous les renseignements de nature à faciliter l'exercice de leur mission. Pourriez-vous donc nous éclairer quant aux intentions du Gouvernement en la matière ? N'ajoutons pas de la suspicion là où nous avons besoin de clarté et de transparence.
Revenons-en à la question des masques. S'agissant de la gestion des stocks en tant que tels, si beaucoup s'attendent à ne trouver qu'un seul coupable, j'estime pour ma part que la chaîne administrative a connu un lourd dysfonctionnement engendré par des décisions d'une technostructure hors sol. En réalité, les responsables politiques ont été peu à peu dessaisis, au profit de l'administration, de ces sujets qui sont pourtant d'une importance capitale.
Il ne faut pas pour autant exonérer les élus, car c'est en pleine conscience qu'ils ont parfois laissé le pouvoir, que nos concitoyens leur avaient confié, à leurs administrations.
Il est pour le moins ironique que les socialistes demandent un débat sur la gestion des masques entre 2017 et 2020, en faisant fi du passé…