En effet, à la suite de la crise provoquée par la grippe H1N1, l'Assemblée nationale avait mis en place une commission d'enquête, dont le président était Jean-Christophe Lagarde et le rapporteur Jean-Pierre Door, qui avait conclu à la nécessité de constituer des stocks régionaux de masques, gérés par un Établissement de préparation et de réponse aux urgences sanitaires – EPRUS – décentralisé. Deux ans plus tard, Marisol Touraine et le gouvernement socialiste ont décidé de broyer l'EPRUS sur l'autel de l'administration pour créer Santé publique France, alors que l'établissement avait largement fait ses preuves en matière logistique.
En outre, Marisol Touraine a décidé, de manière unilatérale, de laisser à la charge des collectivités les stocks de masques FFP2, qui sont plus onéreux que les FFP1 et qui auraient dû demeurer à la charge de l'État et non à celle de structures hospitalières dont le budget avait déjà été massacré. Ces décisions technocratiques ont eu de graves répercussions humaines et financières.
Aussi, monsieur le ministre, accepteriez-vous que les parlementaires, à la fin de cette crise, travaillent à vos côtés pour revisiter le processus de décision et déterminer la meilleure organisation de gestion des équipements individuels ?
Ma dernière question est d'ordre économique : de nombreuses entreprises françaises de textile, notamment vosgiennes, ont, le temps de cette crise, réorienté leur production, afin d'apporter leur pierre à l'édifice et d'aider leurs concitoyens. Seulement l'administration, encore elle, a demandé de plus en plus de tests, édicté certaines normes et élaboré des dossiers administratifs pour certifier les masques. Ce qui était valable au début de la crise ne l'était plus au milieu ni à la fin, non à cause de la qualité des produits, mais de la charge administrative nécessaire à leur validation. Monsieur le ministre, est-il prévu d'aider la filière textile, qui souffre énormément de la fermeture des entreprises des secteurs de l'hôtellerie et de la restauration, et qui était présente lorsqu'il fallait mouiller la chemise ?