À une époque, le système est un peu en autogestion ; il repose sur une cellule de pilotage et des entrepôts – la France compte deux gros entrepôts, dont l'un à Marolles, et dix zones de stockage délocalisées.
C'est moins une décision politique de la part d'un ministre ou d'un président que l'organisation de la veille sur les matériels et la capacité de protection qui est en cause. Les moyens suffisants ont-ils été alloués pour garantir la disponibilité de matériels dépourvus de date de péremption ? Cette question me hante tout autant que vous, si ce n'est plus, madame la députée, car j'ai pris mes fonctions dans cet état de fait et j'en paie un prix fort – les Français et les soignants, tous ceux qui ont été privés de matériels pour se protéger dans de bonnes conditions, ont payé un prix plus fort encore.
La lumière doit être faite, en premier lieu pour avancer et savoir comment éviter de nous retrouver dans la situation délicate que nous avons connue.
Pour répondre à Jean-Louis Bricout, les premières commandes de masques auxquelles je peux remonter – je ne peux pas parler au nom de mes prédécesseurs, une commission d'enquête sera bientôt installée – datent du mois de janvier 2020. Le 28 janvier, une commande est passée, qui est considérablement renforcée dans la première semaine de février. À la fin du mois de février, nous avons passé une commande de 200 millions de masques. Il ne m'appartient pas d'en juger, mais je ne suis pas juge et partie, car je n'étais pas ministre à l'époque : toutefois, si vous examinez avec un peu de recul la diffusion du virus, il me semble que la date du 28 janvier était assez précoce.