Il y a environ un mois, peu avant le 11 mai, alors que nous commencions à parler de la levée du confinement, j'avais répondu à une question me demandant si la France allait disposer de suffisamment de masques grand public et de masques chirurgicaux pour protéger tout le monde.
Un mois plus tard, on me demande désormais s'il n'y a pas une surproduction de masques et ce que nous faisons des masques usagés. Je note avec satisfaction que nous avons basculé du manque à la potentielle surabondance. Comme vous, madame la députée, je suis français et je sais qu'il existe un niveau d'exigence permanent et perpétuel qui fait que nous sommes rarement dans le juste ton.
Sachez toutefois que l'État a commandé la quasi-totalité des masques en production destinés aux soignants jusqu'à la fin de l'année, et que l'État a également passé des commandes sur la plupart des masques grand public qui ont été produits jusqu'à maintenant.
Notez aussi que la France est le seul pays à avoir introduit, pour des masques lavables et réutilisables, une norme de filtration quasi équivalente à celle des masques chirurgicaux. Aussi, je ne doute pas que la production française, si elle ne trouve plus preneur à l'échelle nationale au bout d'un temps et d'une certaine quantité de production, pourra trouver des acquéreurs à l'étranger, là où l'épidémie frappe durement. Et je peux vous dire que j'aurais adoré pouvoir acheter à un pays une surproduction de masques de protection destinés au grand public.
Ainsi, avant de dire que nous avons trop de masques ou que nous ne saurons quoi en faire, j'attends de voir et reste prudent.
Quant à la pollution induite par les masques, vous avez raison, il y a un problème. Nous en voyons beaucoup trop dans la rue et il y a un problème de recyclage. Nous y travaillons avec la secrétaire d'État Brune Poirson. Une mission parlementaire s'impose d'ailleurs peut-être pour essayer d'identifier les moyens de progresser sur cette question importante, que je vous remercie d'avoir soulevée.