Pour débattre loyalement de la gestion des masques, j'estime qu'il est important de se remémorer quelques épisodes.
En 2008, l'État achète trop de masques ; on crie au scandale. Si l'on garde des masques pour rien, cela coûte trop cher et l'on crie encore au scandale. En 2011, le Gouvernement répartit le stock et décide que les employeurs privés et publics, comme les hôpitaux et les services d'urgences, seront eux-mêmes responsables de l'équipement de sécurité de leur personnel, y compris du stock tactique de masques. Qui s'en souvient ? Personne. On détruit des masques périmés et moisis ; à nouveau, c'est un scandale.
La polémique est facile mais stérile. Qu'y a-t-il de surprenant dans le fait que les choix stratégiques de l'État s'adaptent au fur et à mesure des revirements ou des progrès des connaissances scientifiques sur un virus jusque-là méconnu ?
Si la France est entrée dans la crise sanitaire avec un stock très faible, elle a rapidement accru ses capacités d'importation et de fabrication. L'effort de l'État a été considérable, et vous n'avez pas ménagé votre peine, monsieur le ministre, pour que les soignants disposent de masques, et qu'il en soit de même, aujourd'hui, pour tous les Français.
Lorsque nous aurons connaissance des vrais chiffres, nous verrons en fin de compte que, parmi les pays du monde, la France ne s'en est pas si mal sortie. Nos entreprises ont participé à l'effort national. Nous avons facilement accès aujourd'hui à des masques en tissu de haute qualité, …