Intervention de Olivier Véran

Séance en hémicycle du lundi 8 juin 2020 à 21h30
Débat sur la gestion des masques entre 2017 et 2020

Olivier Véran, ministre des solidarités et de la santé :

Je vous remercie de votre question, madame Brulebois. Je me suis rendu ce matin dans le Val-d'Oise pour rappeler que l'épidémie n'était pas terminée et qu'il fallait continuer d'une part à se protéger et à appliquer les gestes barrières, d'autre part à tester et à isoler les malades. On ne fait jamais assez de pédagogie, ou, plutôt, on n'en fait jamais trop.

Vous avez évoqué le port du masque en population générale. Il est vrai que les Français et les Européens ne sont pas habitués à porter un masque pour se protéger de maladies ou de pandémies. Cela ne fait pas partie de la culture, alors que tel est le cas dans plusieurs pays d'Asie, parce que ceux-ci ont été affectés très durement, ces dernières années, par des épidémies qui ont peu ou prou épargné l'Europe ; leur population a acquis le réflexe de protéger l'autre – plus que soi-même – en portant un masque.

En France, jusqu'à récemment, une personne qui portait un masque dans la rue était considérée comme quelqu'un de malade qu'il fallait fuir plutôt que comme quelqu'un qui protégeait les autres. Je l'avais déjà dit il y a trois mois, au début de l'épidémie.

Le port du masque est quelque chose de nouveau qui nécessite un peu d'apprentissage. Non que nous n'en soyons pas capables, mais c'est un effort à réaliser, collectivement.

Dès le mois de février, j'ai indiqué au cours des conférences de presse que le port du masque en population générale était considéré comme ayant un effet protecteur contre les épidémies dès lors que le masque était porté en permanence et dans de bonnes conditions par 60 % de la population au moins. Je ne sais pas si 60 % de la population française porte aujourd'hui un masque en permanence et dans de bonnes conditions ; je n'en suis pas sûr.

Vous avez raison, il faut continuer à faire de la pédagogie et à expliquer pourquoi il est important de porter un masque. Il convient de ne pas relâcher nos efforts, afin de pouvoir vaincre le virus pour de bon.

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