Un droit n'est effectif que si les conditions matérielles nécessaires à son exercice sont réunies. La crise sanitaire que nous venons de vivre a entraîné de lourdes conséquences sur l'accès à l'IVG et a éprouvé le système en vigueur. Les craintes ont été nombreuses et légitimes car ce droit – ce droit des femmes – a pu être mis en danger, alors qu'il doit toujours être considéré comme une priorité.
Les délais légaux sont contraints et le ministre Véran a confirmé qu'une réduction inquiétante du nombre d'IVG avait été constatée durant cette dernière période. À la suite des inquiétudes exprimées par les professionnels de santé et par de nombreuses associations, l'allongement du délai d'interruption volontaire de grossesse a fait l'objet de discussions à l'Assemblée et sur la place publique et un arrêté du 14 avril en a adapté les modalités.
Cependant, madame la secrétaire d'État, j'irai droit au but : la crise sanitaire du covid-19 a-t-elle révélé des limites au dispositif d'accès à l'IVG ? A-t-elle accentué ces limites ? Certaines procédures actuelles pourraient-elles ouvrir la voie à des améliorations au quotidien ? Plus précisément, avez-vous des retours concernant la télémédecine, son potentiel et son efficacité, ou au contraire les risques qu'elle a pu engendrer ? Cette méthode a-t-elle fait ses preuves concernant l'IVG médicamenteuse ? Vous paraît-il possible et souhaitable d'en pérenniser l'usage pour faciliter l'accès des femmes à l'IVG en tout temps ?